Des cadavres, et encore des cadavres. Sur une place de Penha, l’un des ensembles de favelas de Rio de Janeiro visés par une méga-opération policière mardi 28 octobre, des dizaines de corps ont été alignés par les habitants de ce complexe de bidonvilles du nord de la ville ; des dizaines de personnes tombées sous les balles de la police lors de l’opération la plus meurtrière jamais menée à Rio, contre le puissant gang de narcotrafiquants Comando Vermelho.
Depuis la nuit dernière, les habitants de Penha fouillent désespérément la forêt alentour, où se sont tenus les affrontements les plus violents, à la recherche des tués soustraits au premier bilan officiel annoncé mardi, déjà très lourd, de 64 morts. Mercredi en fin de matinée, soit en milieu d’après-midi mercredi à Paris, ils avaient retrouvé 64 corps supplémentaires. Le nouveau bilan, toujours temporaire, s’établit désormais à au moins 132 morts.
Un bain de sang qui, soulignaient mercredi matin à l’unisson les grands titres brésiliens, «propulse la question de la sécurité publique