De l’est à l’ouest, le Canada est en proie à une saison des feux exceptionnelle alors même que le pic de l’été n’est pas encore atteint. Aucune province n’est épargnée, pas même le Québec ou la Nouvelle-Ecosse, peu frappés habituellement.
Au total, 490 feux brûlaient toujours mardi 27 juin, dont plus de la moitié étaient considérés comme hors de contrôle. En début de saison, début mai, c’est l’Alberta dans l’Ouest qui a concentré toutes les inquiétudes en étant confronté très rapidement à une situation sans précédent.
Puis quelques semaines plus tard, la Nouvelle-Ecosse, province atlantique au climat très doux, et le Québec ont à leur tour été pris dans des mégafeux. C’est aujourd’hui cette dernière province qui est la plus touchée avec 112 feux actifs.
Au total, plus de 100 000 personnes ont été déplacées.
La barre des six millions d’hectares brûlés avait été franchie le 19 juin, il y a seulement une semaine. Mardi, celle des huit millions d’hectares (7,8 millions) était presque atteinte, une superficie équivalente à la totalité de l’Autriche.
Rien qu’au Québec, 1,3 million d’hectares ont été incendiés contre moins de 10 000 en moyenne les dix dernières années. Les surfaces brûlées en 25 jours dépassent déjà la totalité de celles comptabilisées ces vingt dernières années réunies.
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Record annuel d’émissions de carbone
Les émissions de carbone provoquées par les feux ont déjà dépassé le record annuel canadien, selon l’observatoire européen Copernicus. Ces 160 mégatonnes de carbone relâchés dans l’atmosphère représentent l’équivalent d’environ 590 millions de tonnes de CO2, soit 88 % des émissions annuelles de gaz à effet de serre du Canada en 2021.
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A eux seuls, les feux canadiens en 2023 représentent à ce jour plus de 10 % des émissions mondiales de carbone liées à des incendies de forêt en 2022 (1 455 mégatonnes).
Ces gigantesques feux émettent des panaches de fumées visibles depuis l’espace. A la faveur de la circulation atmosphérique en haute altitude, ces nuages de cendres se déplacent à travers la planète, les portant vers l’Europe depuis le début de la semaine. Des micropoussières en très grand nombre en haute atmosphère pourraient voiler le soleil et le ciel prendre une couleur laiteuse. Le phénomène est comparable aux gros épisodes de pollution, avec un «smog» enveloppant les villes.