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Libération
Fin de campagne

Au Canada, la campagne électorale du Parti conservateur plombée par le trumpisme

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Largement favorite jusqu’au début de cette année, la droite conservatrice pâtit de la guerre commerciale lancée par le président américain et ses fantasmes d’annexion du Canada. Au point peut-être de perdre le scrutin de ce lundi 28 avril, au profit du Parti libéral au pouvoir depuis dix ans.
Pierre Poilievre en campagne à Montréal le 14 avril 2025. (Andrej Ivanov/Getty Images via AFP)
par Jean-François Gérard, correspondant à Toronto
publié le 25 avril 2025 à 18h59

Le plan de Pierre Poilievre était parfait. Presque trop. D’abord, à la sortie de la pandémie de Covid, se faire apprécier de la base conservatrice radicale, et notamment des camionneurs du «Convoi de la liberté» insurgés contre les restrictions sanitaires. Puis, à l’automne 2022, prendre la tête du Parti conservateur et marteler ensuite un message sur le coût de la vie et du logement, quand l’inflation s’envolait, tout en pilonnant Justin Trudeau dont la popularité de Premier ministre s’érodait à l’approche d’une décennie au pouvoir.

La stratégie semblait payante. En 2024, les sondages créditaient régulièrement Pierre Poilievre d’une avance de plus de 20 points, parfois même 25, sur le Parti libéral du Premier ministre Trudeau, tandis que les conservateurs raflaient des élections partielles dans des circonscriptions jugées jusqu’ici ingagnables pour eux. Même l’élection de Donald Trump en novembre pouvait encore passer pour l’amorce d’un vent de conservatisme en Amérique du Nord, qui serait favorable à la formation de droite.

Mais l’échafaudage s’est effondré en moins de quatre mois. Contesté jusque dans son camp, Justin Trudeau s’en est allé, le