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Boycott

Au Canada, le désamour des voyageurs pour le voisin américain

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Les provocations de Donald Trump ont coupé aux Canadiens l’envie de se rendre ou séjourner aux Etats-Unis, alors qu’ils représentent le premier contingent de touristes du pays.
A Windsor, le 23 mars 2025. Les services frontaliers canadiens ont constaté une chute des retours en voiture depuis les Etats-Unis de 23 % en février, puis de 31 % en mars. (Larry Towell/Magnum Photos)
par Jean-François Gérard, correspondant à Toronto
publié le 23 avril 2025 à 19h26

A l’agence de voyages montréalaise Club Voyages Universel, Anthony Cirino ne peut que constater le récent désamour des clients pour les Etats-Unis. «Je n’ai pas vendu un seul séjour Disney cette année», s’exclame-t-il. «Pour les croisières dans les Caraïbes, beaucoup de départs se font de Floride, et même ça, les clients sont réticents», ajoute le directeur de l’agence. La Floride est pourtant la destination touristique par excellence des Canadiens en quête de soleil en hiver : le «Sunshine State» estime à 3,3 millions le nombre de Canadiens – environ 8 % de la population – qui y passent quelques jours, voire plusieurs mois, dans leur résidence secondaire pour les plus fortunés, souvent pour la retraite.

Dans la lignée des provocations de Donald Trump, le gouverneur républicain de Floride, Ron DeSantis, a ironisé sur cette appétence qui «ne ressemble pas à un boycott». Les Canadiens «veulent peut-être voir à quoi ressemble une équipe qui remporte la coupe Stanley», a ajouté DeSantis, en référence au championnat de hockey nord-américain qui échappe aux franch