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Libération
Esprit de résistance

Au Canada, une union sacrée anti-Trump qui en annonce d’autres

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L’opposition aux sanctions douanières et au projet d’annexion soude les citoyens de tous bords, et pourrait permettre aux libéraux de conserver le pouvoir à Ottawa. Un avertissement pour d’autres pays : le soutien au président américain peut coûter cher.
Le nouveau Premier ministre, Mark Carney le 9 mars 2025, à Ottawa. (Dave Chan/AFP)
publié le 16 mars 2025 à 13h26

Samedi 8 mars, l’ancien Premier ministre libéral Jean Chrétien (entre 1993 et 2003), 91 ans, publiait, en anglais et en français, une lettre virulente dans la presse. «A Donald Trump, d’un vieux bonhomme à un autre : réveillez-vous ! Qu’est-ce qui vous permet de penser que les Canadiens renonceraient un jour au meilleur pays du monde […] pour rejoindre les Etats-Unis ?» écrit celui qui aime être appelé «le p’tit gars de Shawinigan», sa ville natale au Québec.

Et tout le monde dans le pays s’est montré d’accord avec le nonagénaire quand il a affirmé : «Le président Trump a accompli une chose : il a unifié les Canadiens plus que jamais auparavant ! Tous les dirigeants de notre pays se sont unis dans la détermination de défendre les intérêts canadiens.» Une union sacrée à laquelle adhèrent même les indépendantistes du Québec, dont Chrétien était pourtant un ennemi déclaré.

Effet boomerang négatif

L’agressivité commerciale du président américain et sa prétention d’annexer son voisin ont accompli un autre miracle. Le Parti libéral du Canada (PLC) au pouvoir était donné battu d’avance en janvier, au moment de l’annonce de la démission de Justin Trudeau, dans la perspective des prochaines élections fédérales, dont la dat