Le rituel, début janvier, du retour aux affaires du Congrès américain tenait naguère de la remise des diplômes et de la rentrée des classes : un préalable protocolaire et bon enfant à la veille de la reprise des hostilités politiques à Washington, qui se passait très bien d’effets d’annonces, de commentaires et d’enjeux. Tous les deux ans, représentants réélus et nouveaux venus se retrouvaient pour prêter serment, voir le parti majoritaire désigner à la présidence de la Chambre, sans même y penser, un «speaker» décidé d’avance. Avant que tout ce petit monde ne prenne gaiement la pose tout sourire pour des photos souvenirs avec les familles venues finir les vacances à la capitale. Mais ça, c’était avant.
Un nouveau psychodrame guette les élus conservateurs de la chambre basse ce vendredi 3 janvier, après que, il y a deux ans exactement, il avait fallu quatre jours, quinze tours de vote successifs et des tractations à couteaux tirés en coulisses pour que la toute nouvelle majorité républicaine, alors fraîchement reconquise lors des élections de mi-mandat 2022, confirme l’élection au perchoir de son leader Kevin McCarthy