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Incruste

Au Guatemala, la lutte anticorruption se heurte à l’obstruction d’une procureure

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Neuf mois après sa prise de fonction, le président de centre gauche Bernardo Arévalo n’est toujours pas parvenu à se débarrasser de la cheffe du ministère public, Consuelo Porras, qui bloque les enquêtes sur les détournements de fonds et protège leurs auteurs présumés.
La procureure générale du Guatemala, Consuelo Porras, à Guatemala City, le 7 mai. (Edwin Bercian/AFP)
publié le 12 septembre 2024 à 17h51

Dans l’interview qu’il avait accordée à Libération à la veille de son investiture, en janvier, le président du Guatemala, le progressiste Bernardo Arévalo, affirmait : «La première chose que je ferai une fois en poste, c’est convoquer [la procureure générale Consuelo Porras] et lui demander de démissionner.» Neuf mois plus tard, la bête noire du chef de l’Etat est toujours là, protégée par une immunité adossée au principe de séparation des pouvoirs. Comment combattre la corruption, le cheval de bataille d’Arévalo, lorsque le sommet de l’institution judiciaire bloque les enquêtes sur les malversations ? C’est le nœud gordien auquel est confronté le Président.

Les tentatives de déloger la procureure n’ont pourtant pas manqué. Le dernier échec remonte au 30 août, quand la Cour suprême du Guatemala a fait savoir qu’elle rejetait la demande de levée d’immunité de Consuelo Porras, que la présidence avait présentée pour «manquement au devoir». Depuis sa nomination par le précédent président, le conservateur Alejandro Giammatei, elle a entravé toutes les enquêtes lancées pour détournements de fonds ou prises illégales d’intérêts contre un clan rassemblant patronat, monde politique et pouvoir militaire