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Libération
Reportage

Au Guatemala, quand les drags queens prennent fièrement la rue

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LGBT +dossier
Dans la capitale, un groupe d’artistes queer a pris le pari de faire des shows de drag-queens à même la rue. Un spectacle subversif et militant dans un pays ultraconservateur et répressif.
Sur la 6e avenue de la Zone 1 de Guatemala City, le 24 août. (Sandra Sebasti‡n)
par Diego Calmard, envoyé spécial à Ciudad de Guatemala
publié le 7 septembre 2024 à 14h58

Ils défilent en rang, symétriques et synchronisés au son de la trompette et du tambour. Dociles et fiers, les enfants entonnent l’hymne national. A travers la baie vitrée du cinquième étage de son immeuble, Gloria Deus jette un œil à cette cour d’école tandis qu’elle se maquille. Son amie Gatía Cerota (Gatía pour féline) se dessine des yeux de chat au mascara. En ce samedi après-midi, elles s’apprêtent à réaliser un spectacle de rue pas comme les autres au Guatemala : «Les Reines de la rue». Un show de drag-queens en plein centre de la capitale de ce pays conservateur, la ville de Guatemala.

Gatía est une femme non-binaire pansexuelle de 32 ans. Gloria, 31 ans, est gay. «Petit, j’étais harcelé pour être maniéré, un peu pédé. Quand ma mère et ma sœur n’étaient pas à la maison, j’en profitais pour mettre leur robe, faire la folle ! Une fois, je n’ai pas réussi à faire partir le mascara et je me suis fait disputer.» Ses jambes sont longues, élancées. «J’aime aussi mon torse d’hom