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Droits humains

Au Guatemala, un procureur anticorruption s’exile pour «sauver sa vie»

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Le président conservateur, Alejandro Giammattei, poursuit sa purge des milieux judiciaires en limogeant Juan Francisco Sandoval, le septième haut magistrat contraint de quitter le pays.
Des manifestants ont apporté leur soutien au juge Juan Francisco Sandoval samedi, lors d'un rassemblement dans la ville de Guatemala, la capitale du pays. (Johan Ordonez /AFP)
publié le 28 juillet 2021 à 9h45

Procureur anticorruption est un emploi à hauts risques au Guatemala. Vendredi, Juan Francisco Sandoval, a été démis de ses fonctions de procureur spécial contre l’impunité. Le lendemain, il quittait le pays pour «protéger sa vie et son intégrité», a communiqué le bureau du médiateur des droits de l’homme. Comme l’ont fait avant lui plusieurs autres hauts magistrats, empêchés de mener à bien des enquêtes concernant des responsables politiques ou économiques. L’ex-procureure Thelma Aldana, qui a quitté le Guatemala en 2018, a twitté à son intention : «Ici aux Etats-Unis nous vous attendons, nous serons sept procureurs guatémaltèques en exil. La mafia ne l’emportera jamais. Nous rentrerons ensemble dans notre pays.»

Samedi, Juan Francisco Sandoval a été accompagné à la frontière salvadorienne par un groupe de défenseurs des droits humains et par l’ambassadeur de Suède. A la tête du Bureau du procureur spécial contre l’impunité (Feci), il était en conflit avec la procureure générale, María Consuelo Porras, qui avait succédé à Thelma Aldana quand celle-ci avait été contrainte à s’exiler. Le bureau de la procureure a justifié le licenciement par des «abus constants et de fréquentes violations» de l’institution et des tentatives de «saper le travail, l’intégrité et la dignité» de Consuelo Porras, très proche du président qui l’a nommée, le conservateur et très impopulaire Alejandro Giammattei.

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