Un pays pauvre en passe de devenir trop riche : c’est le paradoxe du petit Guyana, moins d’un million d’habitants, qui élit, lundi 1er septembre, ses députés, le candidat du parti arrivé en tête devenant automatiquement président. Des six candidats en lice, deux, voire trois, ont des chances de l’emporter lors de ce scrutin à tour unique.
Depuis la mise en exploitation de gisements offshore, découverts en 2015 par le géant américain ExxonMobil, une pluie de dollars s’abat sur l’ancienne Guyane britannique, indépendante depuis 1966. Et ce n’est rien comparé aux bénéfices escomptés dans un proche avenir : le pays est assis sur des réserves de brut estimées à plus de 11 milliards de barils, soit les plus importantes par habitant de la planète. Le Guyana, c’est l’Amazonie Saoudite.
Une forte mortalité infantile
Actuellement, le pays produit 650 000 barils de pétrole par jour, contre 50 000 en 2019, et le total devrait doubler d’ici 2030. Cet emballement entraîne une croissance du PIB parmi les plus fortes du monde : 43,6 % en 2024, après 38,4 % en 2023 et plus de 60 % en 2022. Et les projections à l’horizon 2030 anticipent un rythme de 20 % par an.
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