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Scrutin

Au Guyana, des élections sur fond de croissance pétrolière et d’urgence climatique

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Le petit pays d’Amérique du Sud, aux formidables réserves d’or noir, choisira lundi 1er septembre entre le président sortant de droite et son rival de gauche, représentants d’un bipartisme à base ethnique. Mais un nouveau venu populiste pourrait jouer les trouble-fêtes.

Des soutiens du président du Guyana et candidat à sa réélection Mohamed Irfaan Ali, à Georgetown, le 26 août 2025. (Joaquin Sarmiento /AFP)
ParFrançois-Xavier Gomez
Rédacteur reporter
Publié le 31/08/2025 à 7h39

Un pays pauvre en passe de devenir trop riche : c’est le paradoxe du petit Guyana, moins d’un million d’habitants, qui élit, lundi 1er septembre, ses députés, le candidat du parti arrivé en tête devenant automatiquement président. Des six candidats en lice, deux, voire trois, ont des chances de l’emporter lors de ce scrutin à tour unique.

Depuis la mise en exploitation de gisements offshore, découverts en 2015 par le géant américain ExxonMobil, une pluie de dollars s’abat sur l’ancienne Guyane britannique, indépendante depuis 1966. Et ce n’est rien comparé aux bénéfices escomptés dans un proche avenir : le pays est assis sur des réserves de brut estimées à plus de 11 milliards de barils, soit les plus importantes par habitant de la planète. Le Guyana, c’est l’Amazonie Saoudite.

Une forte mortalité infantile

Actuellement, le pays produit 650 000 barils de pétrole par jour, contre 50 000 en 2019, et le total devrait doubler d’ici 2030. Cet emballement entraîne une croissance du PIB parmi les plus fortes du monde : 43,6 % en 2024, après 38,4 % en 2023 et plus de 60 % en 2022. Et les projections à l’horizon 2030 anticipent un rythme de 20 % par an.

Pour le moment, cette richesse ne s’est pas encore traduite en réduction de la pauvreté. Les organismes internationaux offrent peu de données récentes sur les niveaux d’exclusion et de précarité.