De la boue, des inondations et des palmiers éventrés. La mythique station balnéaire d’Acapulco, au sud-ouest du Mexique, est partiellement dévastée ce jeudi 26 octobre après le passage du puissant ouragan Otis. La veille, ses rafales de vent allant jusqu’à 315 km/h l’ont coupée du reste du pays. Les avions sont cloués au sol, les autobus immobilisés, et internet ainsi que l’électricité coupés. Dans la journée de ce jeudi, un premier bilan a fait état d’au moins 27 morts. Et la catastrophe affecte les nombreux habitants et les visiteurs, qui ne peuvent ni sortir, ni appeler leurs proches.
«Nous allons tenter d’ouvrir [les chemins] le plus vite possible», a déclaré le président mexicain Andrés Manuel López Obrador, en se rendant la veille au soir avec plusieurs ministres à Acapulco, où il a dû achever son voyage à pied dans la boue. «L’armée apporte des machines, des équipements de communication et de transport et nous allons tenter de rouvrir l’autoroute [entre Mexico et Acapulco, ndlr] le plus vite possible», a-t-il promis. Un convoi transportant de l’aide humanitaire est également parti par la route, selon les autorités.
😞CATÁSTROFE en #Acapulco
— ❇️⛈️Meteorología México🌧️🌳 (@InfoMeteoro) October 25, 2023
🌀🌧️Así quedó la ciudad tras el paso del huracán Mayor #Otis de categoría 5, además de las lluvias que continuaron esta mañana.
🔴Ríos desbordados, inundaciones, edificios/casas destruidas, deslizamientos…
📸🎥RRSS pic.twitter.com/rIInazQE18
L’ouragan de force 5 – plus haute catégorie sur l’échelle de Saffir-Simpson – a touché terre mercredi 25 octobre, peu après minuit, heure locale. Formé en quelques heures au large de la côte Pacifique du Mexique, il s’est abattu comme prévu affaibli, avant de progresser dans l’arrière-pays.
«Pourvu que quelqu’un de ma famille me voie pour qu’ils sachent que je vais bien», a espéré une touriste mexicaine, Nely Palacios, devant les caméras de la chaîne Televisa. Leurs premières images des dégâts montraient des hôtels de luxe et des centres commerciaux réduits à leur structure de ciment, ainsi que des scènes de pillages. Les vitres des fenêtres de l’emblématique hôtel Princess ont volé en éclat et l’édifice est partiellement détruit, d’après une vidéo qui a circulé sur les réseaux sociaux. «Les dégâts matériels sont dévastateurs. Nous n’avons pas d’eau, nous n’avons pas de lumière, mais nous sommes sains et saufs», a constaté Citlali Portillo, administratrice d’une résidence pour touristes, à Televisa. «L’immeuble bougeait comme s’il s’agissait d’un tremblement de terre !», a-t-elle ajouté.
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«Le plus important est de s’occuper des populations affectées. Nous n’avons toujours pas d’évaluations des dégâts, parce qu’il n’y a pas de communications», avait déclaré Laura Velazquez, coordinatrice nationale de la Protection civile, à la chaîne de télévision Milenio. Selon d’autres témoignages, un cours d’eau en crue et des ponts effondrés isolent des communautés près d’Acapulco, tandis que d’autres se retrouvent sans-abri.
Norma la semaine dernière
Une grande partie d’Acapulco - qui compte près de 780 000 habitants - a été privée d’électricité à la suite d’une coupure décidée à titre préventif, selon les médias locaux. La Commission fédérale d’électricité (CFE, publique) a informé qu’elle avait rétabli mercredi le courant pour 40 % des 504 000 usagers touchés dans la région.
Le 9 octobre 1997, Acapulco avait été frappée par Paulina, qui avait causé la mort de plus de 200 personnes et provoqué l’une des catastrophes naturelles les plus graves du pays, hors tremblement de terre. La semaine dernière, l’ouragan Norma a fait trois morts un peu plus au nord, dans l’Etat du Sinaloa. Ouvert sur le Pacifique et le golfe du Mexique, le Mexique est exposé aux ouragans pendant la saison qui va de mai à octobre-novembre.
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Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons selon les régions) les plus intenses augmente. Selon le Groupe international des experts du climat (Giec), la proportion de cyclones particulièrement intenses (de catégorie 4 et 5) devrait ainsi augmenter de 10 % par rapport à l’ère pré-industrielle, avec un réchauffement de +1,5 °C.
En raison de l’augmentation du niveau de la mer et des phénomènes de submersions marines, plus d’un milliard de personnes vivront dans des villes côtières à risque d’ici 2050, selon le Giec.
Mis à jour à 15h30 : avec le premier bilan des victimes.