Le sang coule encore au Mexique dans l’Etat de San Luis Potosi où quatre personnes ont été assassinées dimanche. La cible : Jesús Eduardo Franco, un élu du parti au pouvoir, Morena, maire depuis trois mois seulement dans la municipalité de Tancanhuitz, ses deux gardes du corps, et son secrétaire. Ils ont été retrouvés par la garde civile à bord de la Honda rouge, au milieu de l’autoroute qui relie la ville de Valles à Tamazunchale. Victimes d’une embuscade où ils ont été cloués de balles.
Les habitants de l’Etat indignés par l’événement, ont exigé que la lumière soit faite sur cette tragédie. Le parquet a ouvert une enquête pour retrouver les auteurs de ces crimes. «Nous regrettons profondément le décès de notre collègue Eduardo Franco», écrit Rita Rodríguez, présidente du parti Morena de l’Etat en question sur le réseau social X.
450 000 morts en dix-huit ans
Le meurtre du maire intervient dans un contexte de violence croissante dans la région de la Huasteca, à San Luis Potosi. Une zone marquée par l’interminable guerre qui oppose les gangs à l’Etat fédéral. Un conflit au milieu duquel les petites villes se retrouvent bien souvent victimes. En octobre dernier, la municipalité de Tancanhuitz a été la cible d’une opération musclée de la garde civile de l’Etat, qui s’est soldée par l’arrestation de six agents de la police municipale qui n’avaient pas les certifications et licences nécessaires pour utiliser des armes à feu. Cet incident a mis en évidence les faiblesses de la sécurité publique dans la ville.
Ce n’est par ailleurs pas la première fois qu’un élu est tué au Mexique. Les assassinats politiques, opérés par diverses organisations criminelles liées de près ou de loin au trafic de drogue, sont tristement récurrents au Mexique. Essentiellement à cause de l’infiltration du crime organisé dans les gouvernements municipaux. Claudia Sheinbaum, présidente investie le 1er octobre et membre du parti Morena, a fait de la lutte contre le crime organisé l’une de ses priorités. Comme tous ses prédécesseurs depuis 2006 et le début de la guerre contre le narcotrafic. Sans effet jusqu’ici : en plus du conflit avec l’armée, les règlements de comptes et assassinats commis par les cartels ont fait en dix-huit ans 450 000 morts et des dizaines de milliers de disparus.