Le 9 novembre 2020 est une date gravée dans la mémoire des luttes pour les droits des femmes au Mexique. On l’appelle simplement «le 9-N». Ce jour-là, dans la station balnéaire de Cancún, perle de l’industrie touristique au bord de la mer des Caraïbes, la police a sauvagement réprimé une manifestation convoquée après l’assassinat d’une jeune femme, Alexis. Libération avait rendu compte du rassemblement et de son bilan dramatique : treize personnes blessées par arme à feu, plusieurs autres arrêtées et torturées par les forces de l’ordre, deux femmes violées.
Wendy Galarza représente le collectif qui demande justice pour les événements du 9-N. En tournée en Europe, invitée par Amnesty International, nous l’avons rencontrée à Paris. L’ambiance était électrique, se souvient-elle du rassemblement où elle est allée avec Abel, son compagnon. Le corps d’Alexis, 20 ans, avait été retrouvé la veille, dépecé, dans des sacs-poubelles. «C’était une fille très active dans les milieux féministes, très populaire, témoigne Wendy. Au choc d’apprendre la mort de notre amie s’en est ajouté un autre : les images des restes diffusées par plusieurs médias. Donc oui, en allant sur le parvis de l’hôtel de ville cet après-midi-là, nous étions toutes très en colère.»
Barres de fer et branches d’arbres
Plus de mille personnes avaient bravé le couvre-feu sanitaire. Quand des particip