Les figues de barbarie sont rouges, presque bordeaux ; elles sont prêtes à être dégustées. A l’aide d’une lame, Rigoberto Bonilla tranche la peau du fruit tout en le maintenant de la main gauche avec la sagesse de ceux qui ont déjà fini la paume pleine d’épines de cactus. La chair de la figue se dévoile, juteuse, rouge sang. En bouche, le fruit est acidulé, presque chaud en raison du soleil qui tape sur les hautes plaines de l’Etat du Tlaxcala, au centre du Mexique.
Au loin à l’est, les neiges du volcan Pico de Orizaba – le toit du Mexique à 5 675 mètres – typiques du mois de décembre, brillent au contact des rayons ; à l’ouest, se dresse le volcan la Malinche. Ses éruptions millénaires ont permis de rendre fertile le sol du Tlaxcala, à plus de 2 500 mètres d’altitude. Toutes sortes de cactus ont poussé là, comme le figuier de barbarie, ou nopal. «On cultive aussi des arbres fruitiers tels que le pêcher, ou le capulin, un cerisier typique du Mexique, détaille Celina Bonilla, propriétaire de la parcelle. Il nous a aussi été conseillé de semer des pins de ce côté pour faire coupe-vent. En juin, ça souffle, ici !»
La famille Bonilla s’est longtemps battue pour cultiver ces 2,5 hectares de terre déjà sèche – la saison des pluies a pris fin mi-octobre. Aujourd’hui, elle reçoit un salaire venant du programme gouve