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Emprise

Au Nicaragua, Daniel Ortega fait un pas de plus vers le pouvoir absolu

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Le président socialiste a dissous en quelques jours 1 500 ONG qui échappaient au régime, et soumet à l’impôt sur le revenu les Eglises catholique et protestantes, derniers foyers de résistance à sa toute-puissance.
Le président du Nicaragua Daniel Ortega, à Caracas, le 24 avril. (Juan Barreto /AFP)
publié le 23 août 2024 à 18h19

Dans le Nicaragua des époux Daniel Ortega et Rosario Murillo, président et vice-présidente, les derniers secteurs de la société qui échappent à l’Etat sandiniste sont en passe de disparaître. Les ONG encore en activité doivent désormais se placer sous la tutelle d’institutions officielles, qui contrôleront leurs activités et leur budget. Et les mouvements religieux seront soumis à l’impôt sur le revenu, la loi qui les en exemptait ayant été abrogée ce jeudi 22 août. Ils devront verser chaque année 30 % de leurs revenus annuels.

Les deux mesures sont liées : la quasi-totalité des organisations à but non lucratif relèvent des Eglises, catholique ou protestantes. Lundi 19 août, ce sont 1 500 ONG qui ont été dissoutes, et leurs biens «mobiliers et immobiliers» saisis par l’Etat. Le prétexte trouvé par le pouvoir : de prétendus manquements à leur obligation de révéler leurs bilans financiers.

Une ambassade à Ouagadougou

Jeudi 22 août, 151 associations ont rejoint la liste noire : en majorité des chambres de commerce binationales qui assurent des liens commerciaux. Celles de l’Espagne, de la France, de l’Italie ou de Corée du Sud en font partie. Le message est clair là aussi : le gouvernement ne veut avoir de relations économiques qu’avec ses partenaires idéologiques, Chine et Russie en premier lieu, puis Cuba, le Venezuela… Des liens étroits sont noués avec l’Iran sur fond de «révolutions jumelles», les deux régimes étant nés la même année en 1979. Et Managua a multiplié les gestes d’amitié avec