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Analyse

Au Nicaragua, la croisade du clan Ortega contre l’Eglise

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Arrestations d’un évêque et de prêtres, fermetures de radios catholiques... Ces dernières semaines, le dictateur nicaraguayen Ortega multiplie les attaques contre l’Eglise, dernière voix d’opposition encore existante dans le pays.
Des policiers et la police anti-émeute bloquent l'entrée principale de la curie archiépiscopale de Matagalpa, empêchant Rolando Alvarez de sortir, à Matagalpa, au Nicaragua, le 4 août. (AFP)
publié le 30 août 2022 à 15h08

Depuis le début du mois, les fidèles de Rolando Alvarez ne peuvent plus venir écouter ses homélies. Après deux semaines durant lesquelles son domicile de Matagalpa, dans le nord du Nicaragua, était encerclé par des policiers, l’évêque de 55 ans a finalement été arrêté le 19 août. Les forces de l’ordre le contraignent désormais à rester dans une «résidence familiale» qu’il n’a plus le droit de quitter. Les huit personnes qui se trouvaient à ses côtés lors de l’arrestation – cinq prêtres et des laïcs – sont, elles, enfermées dans la prison d’El Chipote, tristement célèbres pour la torture infligée par les geôliers entre ses murs.

Il est reproché à Rolando Alvarez et son diocèse d’avoir «tenté d’organiser des groupes violents en les incitant à commettre des actes de haine contre la population» dans le «but de déstabiliser l’Etat du Nicaragua et d’attaquer ses autorités constitutionnelles», selon un communiqué de la police. Le quinquagénaire n’a pourtant rien du dangereux terroriste dépeint par les autorités nicaraguayennes. Il était surtout vu d’un mauvais œil par Daniel Ortega, le président réélu pour un quatrième mandat en novembre 2021 dans une parodie d’élection, et par sa femme et vice-présidente,