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Libération
Vu de Lima

Au Pérou, des scandales en série pour une des classes politiques les moins aimées du monde

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En un mois, trois nouvelles affaires impliquant des hommes et femmes politiques, dont la présidente Dina Boluarte, ont éclaté, accentuant la défiance de la population.
La présidente péruvienne Dina Boluarte au palais gouvernemental de Lima le 29 janvier. (Ernesto Benavides /AFP)
par Agathe Fourcade, correspondance à Lima
publié le 2 février 2025 à 7h41

«Vous voulez parler des scandales politiques ici au Pérou ? Il va nous falloir plusieurs jours…» Jorge, la cinquantaine, s’amuse, quoique un peu lassé, assis sur un tabouret devant son magasin aux abords d’un marché de Lima. A côté de lui, Claudia, elle, n’arrive pas à en rire : «Ils sont une honte ! Une honte pour ce pays !» «Ils», c’est la classe politique péruvienne dans son ensemble, embourbée dans des affaires qui n’en finissent plus de secouer les institutions.

L’une des plus graves est sans doute celle qui touche le Congrès péruvien depuis près d’un mois et demi. L’ancien chef du bureau juridique de l’institution, Jorge Torres Saravia, est accusé d’avoir monté un réseau de prostitution au sein du Parlement. L’affaire est révélée en décembre par la chaîne de télévision péruvienne Willax, dont des journalistes enquêtent sur l’assassinat trouble d’une ex-collaboratrice du bureau juridique du Congrès, Andrea Vidal, abattue d’une quarantaine de balles dans un taxi à Lima, quelques semaines après son licenciement. Le reportage révèle qu’elle était en fait chargée de recruter des travailleuses du sexe, présentées ensuite comme secrétaires ou collaboratrices. Le réseau aurait servi à corrompre des parlementaires, échangeant leurs votes contre des «services» sexuels.

Quelques semaines plus tard,