C’était un vote redouté par les ONG au Pérou. Depuis dix mois, les associations nationales et internationales suivaient les débats et tentaient de convaincre les politiques de ne pas modifier le texte qui pose leur cadre légal, en vain. Le 12 mars, le congrès péruvien a adopté une proposition de loi qui permet à l’Etat de surveiller les activités des associations financées par des fonds internationaux.
Désormais, les ONG devront demander aux autorités en amont, par l’intermédiaire de l’agence péruvienne de coopération internationale (APCI), une autorisation d’exercer leurs activités. Une disposition qui ouvre la voie à de possibles dissolutions arbitraires de la part de l’Etat, résume la directrice d’Amnesty International au Pérou, Marina Navarro : «Une partie du travail d’Amnesty au Pérou est de dénoncer les violations des droits humains commises, entre autres, par l’Etat. Sauf que lorsque nous demanderons l’autorisation d’exercer nos missions, cela pourrait être rejeté par les autorités, car ces mêmes autorités ne veulent ni être surveillées, ni critiquées.»
Si les ONG mondialement connues comme Amnesty International sont directement concernées par cette nouvelle loi, les petites associations citoyennes le sont aussi, car beaucoup d’entre elles s’appuient sur la coopération internationale pour mener des actions en justice. Antolin Huascar, qui défend les paysans des peuples autochtones avec la Confédération Nationale Agraire, s’en inquiète : «En tant que petite ass