Plusieurs fois par an, Juan Carlos Torres enfile sa tenue de randonneur et grimpe jusqu’au lac glaciaire de Palcacocha, perché à 4 562 mètres. A peine essoufflé par l’altitude et les deux kilomètres de montée, le scientifique péruvien déballe son matériel de mesure. «A chaque fois que l’on vient, on constate que la glace recule et on voit de plus en plus de roche», observe le chercheur de l’Institut national d’études des glaciers et des écosystèmes de montagne (Inaigem) du Pérou.
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En contrebas s’étale le paysage typique du parc national du Huascaran : une nappe d’eau bleu turquoise, engoncée entre de hautes parois de roche grisâtre et surplombée de deux glaciers enneigés, au pied des pics du Palcaraju (6 274 m) et du Pucaranra (6 147 m). Située à 450 kilomètres au nord de Lima, la Cordillère blanche, plus importante cordillère tropicale au monde, est courue des andinistes et des touristes, fascinés par ses dizaines de pics culminants à plus de 6 000 mètres d’altitude. Mais derrière les paysages de carte postale se cachent des risques de catastrophes meurtrières.
La moitié de la ville est menacée
Au Pérou, les glaciers de la zone tropicale andine ont perdu près de 40 % de leur masse en trente ans, principalement à cause du dérèglement climatique. La fonte remplit les lacs glaciaires. Le volume de celui de Palcacocha a été multiplié par 34 depuis les années 70. «Le risque avec ces glaciers instables, c’est qu’il y ait une avalanche, que la glace tombe dans le lac et qu’il déborde. Cela engendrerait<