Trump avait son mur, laissé inachevé et aujourd’hui livré à la rouille. En guise de totem xénophobe, inopérant et possiblement illégal d’une politique frontalière fondée sur la surenchère de coups de force, le gouverneur du Texas, Greg Abbott, aura eu sa barrière de bouées orange. Mercredi 6 septembre, un jugement rendu par une cour fédérale à Austin donnait gain de cause au ministère de la Justice contre l’Etat du Texas, sommé de retirer le dispositif installé début juillet entre les rives américaines et mexicaines sur les flots du Rio Grande. Le lendemain, la cour d’appel du cinquième circuit, aussitôt saisie par le gouverneur Abbott, a statué provisoirement en faveur du maintien des 300 mètres de bouées, en attendant de considérer les arguments des parties.
Tandis que l’administration Biden s’alarmait de risques à la fois humanitaires, environnementaux et diplomatiques, le Mexique avait formellement dénoncé à plusieurs reprises cet été une violation des traités internationaux : non seulement la barrière baignait à 80% dans ses eaux territoriales, mais le cours du fleuve s’en trouvait modifié. L’indignation s’est étendue peu à peu, après que des