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Interview

«Au Texas, on prend son arme et on débarque sur la grand-rue»

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Professeur à l’université de Dallas, Cal Jillson décrypte le positionnement politique de l’Etat du Sud, très attaché à son esprit historique d’indépendance, où se rendra Donald Trump ce mercredi.
A Oakwood, au Texas, le 25 juin. (Julia Robinson)
publié le 30 juin 2021 à 3h48

Assouplissement des lois sur les armes, durcissement de celle sur l’IVG, réécriture de l’histoire… Le plus gros Etat républicain du pays se veut l’héritier de Donald Trump, qui s’y rend ce mercredi après que le gouverneur, Greg Abbott, a relancé l’idée de construire un mur à la frontière avec le Mexique, lubie de l’ancien président jamais concrétisée. Professeur de science politique à la Southern Methodist University à Dallas, Cal Jillson analyse la croisade anti-Biden du Parti républicain du Texas, un Etat farouchement attaché à son identité mais aussi de plus en plus divers.

Est-ce logique de voir le Texas prendre la tête du front anti-Biden ?

Je ne suis surpris ni par la réponse ni par son intensité, similaire à ce que les républicains texans ont fait pendant la présidence Obama. Tout comme la Californie se voit en bastion progressiste en lutte contre toute administration républicaine, le Texas se considère comme une forteresse républicaine face aux administrations démocrates. Lorsqu’il était procureur général, Greg Abbott s’est imposé comme un fer de lance de la lutte contre l’administration Obama. Aujourd’hui gouverneur, il reproduit ce schéma avec Joe Biden, en promettant de se battre comme un lion contre les «socialistes» de Washington. Cela lui permet d’exalter la base républicaine en vue de sa campagne de réélection en 2022.

Le Texas est le seul Etat américain à avoir un jour été indépendant. En quoi cette identité unique nourrit-elle cet esprit de résistance