Il aura fallu attendre le seizième jour du procès pénal de Donald Trump à New York, lundi 13 mai, pour que la voix de l’ancien président et actuel candidat à la Maison Blanche résonne pour la première fois à l’intérieur de la salle d’audience du tribunal de Manhattan. Affalé dans le fauteuil de l’accusé, celui-ci gardait pourtant les lèvres closes – et, comme pour l’essentiel de la journée, les yeux aussi. Toute la salle s’était tue pour écouter un document audio joué à la demande des procureurs. Un enregistrement vieux de presque huit ans, subrepticement capté par le téléphone de Michael Cohen, à l’époque l’avocat, le confident, mais avant tout l’homme à tout-résoudre (d’ardoises en casseroles) et le «pitbull» revendiqué de Trump, devenu après leur rupture de 2018 sa némesis, et depuis son passage à la barre lundi, le témoin névralgique, et le plus accablant pour celui qu’il appelait naguère «Boss» dans ce procès de l’affaire dite «Stormy Daniels».
Récit
De son propre aveu à la cour, sous serment, il est très souvent arrivé à Michael Cohen de mentir, de bonimenter, ou d’intimider des gens au nom d