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Analyse

Au Venezuela, la «croisade anti-corruption» se poursuit

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La justice vénézuélienne multiplie les arrestations au sommet depuis la mi-mars dans le cadre d’une enquête sur des détournements de fonds. L’interpellation récente d’un homme d’affaires colombien, Alvaro Pulido, suggère aussi un but plus géopolitique.
Le procureur général du Venezuela, Tarek William Saab, à Caracas, le 25 mars 2023. (Leonardo Fernandez Viloria/REUTERS)
publié le 13 avril 2023 à 14h51

Opération patte blanche ? A la télévision publique vénézuélienne, c’est plutôt l’orange qui prédomine ces derniers jours à mesure que défilent, presque honteusement, des hauts dignitaires en tenue de détenu. Depuis près d’un mois, le Venezuela vit au rythme d’une vaste «croisade anti-corruption» qui voit les arrestations se multiplier chaque semaine. Une nouvelle salve a été annoncée mercredi par le procureur général, Tarek William Saab. En tout, 58 personnes ont été arrêtées depuis le 17 mars dans le cadre d’une enquête sur des détournements de fonds à la tête des principales entreprises publiques du pays, en particulier l’industrie pétrolière PDVSA (Petroleos de Venezuela) qui constitue la principale source de financement.

Il est encore difficile de percevoir ce qui se joue réellement derrière ce que l’opposition qualifie de «purge» au sein du pouvoir chaviste. L’opération a d’ailleurs très vite poussé à la démission le puissant ministre du pétrole, Tareck El Aissami. Celui-ci assure l’avoir fait «dans le but de soutenir, d’accompagner et d’appuyer pleinement ce processus», mais les rumeurs vont bon train sur d’éventuelles poursuites à son égard. Le procureur Tarek William Saab