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Libération
Reportage

Au Venezuela, les quartiers envahissent la rue contre Nicolás Maduro

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Après la réélection contestée du président socialiste, dimanche, des dizaines de milliers de manifestants, essentiellement issus des quartiers populaires, ont investi les rues des principales villes du Venezuela. Trois personnes sont morts et 44 blessées dans les affrontements avec la police.
«C’est la première fois depuis 1989 que tous les quartiers descendent comme ça. Sauf que c’est dans tout le pays. Il y a de quoi faire tomber n’importe quel régime», souffle un ancien militaire. (Andrea Hernandez Briceno/Libération)
publié le 30 juillet 2024 à 8h05
(mis à jour le 30 juillet 2024 à 15h48)

«Le calme avant la tempête.» Lorsqu’une cheffe communautaire du quartier de Petare, le plus grand quartier populaire d’Amérique latine, souffle ces mots, il n’est pas encore midi ce lundi 29 juillet. Derrière elle, quelques bruits de casseroles qu’on tambourine avec de simples cuillères. La capitale du Venezuela s’est réveillée sidérée, abasourdie par la victoire de Nicolás Maduro à la présidentielle, annoncée par le directeur du Conseil national électoral (CNE), alors que l’opposition, et son candidat Edmundo González, s’y voyait. Mais déjà les concerts s’étendent, les noms d’oiseaux fusent et l’on hurle à la fraude derrière les fenêtres grillagées. Depuis le CNE, qui proclame sa victoire, le Président entame un long discours : «Je ne sais pas vous, mais moi j’ai dormi comme un bébé.»

Des trombes d’eau s’abattent soudain sur une ville encore déserte et silencieuse. Mai