«Le calme avant la tempête.» Lorsqu’une cheffe communautaire du quartier de Petare, le plus grand quartier populaire d’Amérique latine, souffle ces mots, il n’est pas encore midi ce lundi 29 juillet. Derrière elle, quelques bruits de casseroles qu’on tambourine avec de simples cuillères. La capitale du Venezuela s’est réveillée sidérée, abasourdie par la victoire de Nicolás Maduro à la présidentielle, annoncée par le directeur du Conseil national électoral (CNE), alors que l’opposition, et son candidat Edmundo González, s’y voyait. Mais déjà les concerts s’étendent, les noms d’oiseaux fusent et l’on hurle à la fraude derrière les fenêtres grillagées. Depuis le CNE, qui proclame sa victoire, le Président entame un long discours : «Je ne sais pas vous, mais moi j’ai dormi comme un bébé.»
Des trombes d’eau s’abattent soudain sur une ville encore déserte et silencieuse. Mai