Sans lui, le pacte Aukus n’aurait peut-être jamais vu le jour. Car Kurt Campbell, 64 ans, n’est pas seulement le «monsieur Asie» de Joe Biden – officiellement coordinateur pour les affaires indo-pacifiques au Conseil de sécurité nationale (NSC). Il est aussi, comme l’écrivait la presse australienne lors de sa nomination en janvier, le «meilleur ami de l’Australie à Washington». Nourrie de voyages personnels et de multiples liens politiques, économiques et académiques, cette amitié lui valut en 2013 le titre d’officier de l’ordre d’Australie, équivalent de la Légion d’honneur. Quand les autorités de Canberra ont décidé d’élaborer un plan B au contrat de sous-marins avec Naval Group, Kurt Campbell est l’un des premiers à avoir été contacté. Et tout indique que celui qui fut l’architecte en 2011 du «pivot vers l’Asie» de Barack Obama, a vivement encouragé ses «amis» australiens à remplacer l’accord avec la France par un partenariat approfondi avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni.
Tribune aux airs de «doctrine»
Pour en définir les contours, des mois de négociations secrètes ont été nécessaires, menées côté américain par une équipe restreinte conduite par Kurt Campbell et l’un de ses adjoints, Rush Doshi. Chargé de la Chine au NSC, Doshi a publié cet été un livre très remarqué, dans lequel il estime que Pékin ambitionne de rempl