Menu
Libération
Reportage

Autour du lac Titicaca, des habitants formés à détecter les eaux polluées

Article réservé aux abonnés
L'eau, une ressource essentielle et menacéedossier
La qualité de l’eau des rivières boliviennes qui se jettent dans le lac est mal connue, faute de relevés réguliers. Pour y remédier, deux chercheurs établissent un réseau participatif, impliquant les personnes qui vivent sur place.
La Katari à Cohana, est alimentée par le lac Titicaca, est particulièrement touchée par la pollution. (Mateo Romay Salinas/Anadolu via AFP)
par Nils Sabin, correspondant à La Paz
publié le 5 octobre 2024 à 11h51

Une eau verdâtre, très peu de débit et des berges jonchées de plastiques. La rivière Ayachi, qui tient plus du ruisseau, fait peine à voir. C’est ici qu’Alvaro Elias, technicien de la commune de Pucarani, à une dizaine de kilomètres au sud du lac Titicaca, apprend à faire des relevés de la qualité de l’eau. «Tout d’abord, tu observes s’il y a une odeur particulière, ici on ne sent rien, puis la couleur de l’eau, et là, on peut voir que la couleur est anormale», lui indique Angela Montesinos, de l’université Mayor de San Andrés (UMSA) de La Paz, qui est venue le former. Autour d’eux, se déploie l’Altiplano bolivien, ce gigantesque plateau situé à 3 800 mètres d’altitude au climat extrêmement sec. Ici, chaque élément du paysage rappelle que l’eau est une ressource rare et précieuse : l’herbe jaunie par le soleil, les arbres qui se comptent sur les doigts de la main ou les camions-citernes qui viennent approvisionner certaines communautés en eau potable.

Pourtant, malgré l’importance des ressources hydriques, les rivières alentour, qui se jettent dans le Titicaca, charrient quotidiennement rejets miniers, eaux usées et autres plastiques. La pollution est connue, mais très mal quantifiée faute de relevés réguliers de la qualité de l’eau des rivières. D’où le pr