Les nuages s’amoncellent sur l’économie américaine. L’inflation a réaccéléré en mai aux Etats-Unis selon un indice officiel publié ce vendredi 27 juin, dans la lignée des attentes des analystes et de la banque centrale (Fed) aux prises avec un Donald Trump assurant que l’inflation n’est plus un problème. Les prix ont progressé de 2,3 % sur un an en mai, contre 2,2 % le mois précédent, selon l’indice PCE, publié par le ministère du Commerce.
Depuis plusieurs mois, la banque centrale des Etats-Unis se montre inquiète de voir l’inflation rebondir avec les droits de douane mis en place par le président républicain depuis son retour au pouvoir en janvier.
L'edito de Dov Alfon
Jusqu’ici, les chiffres officiels avaient montré que l’inflation restait en passe de revenir au niveau souhaité par la Fed, autour de 2 %. Cela avait porté Donald Trump à assurer qu’il n’y avait «pas d’inflation» et à réclamer à l’institution de baisser ses taux d’intérêt rapidement.
Dans la publication de vendredi, l’inflation sous-jacente (hors prix volatils de l’énergie et de l’alimentation) est légèrement au-dessus des attentes, à + 2,7 % sur un an.
Autre élément de nature à attirer l’attention : les dépenses de consommation s’affichent en repli de 0,1 % d’un mois sur l’autre. Les revenus des ménages ont quant à eux reculé de 0,4 %. Les analystes s’attendaient au contraire à des hausses.
Le recul du PIB s’accentue
Jeudi, le ministère américain du Commerce avait fait état d’une contraction plus importante que prévue du produit intérieur brut (PIB) au cours des trois premiers mois de l’année. En rythme annualisé, mesure privilégiée par les États-Unis, le PIB s’est contracté de 0,5 % au premier trimestre, contre une précédente estimation l’évaluant en repli de 0,2 %. Cela représente un recul de 0,1 % par rapport au trimestre précédent.
«La baisse du PIB au premier trimestre reflète principalement une augmentation des importations […] et une diminution des dépenses publiques», ainsi qu’une «baisse des dépenses de consommation et des exportations», est-il souligné dans le rapport du ministère.
La première estimation du PIB, publiée fin avril en recul de 0,3 %, avait fait l’effet d’un coup de semonce. Il s’agissait de la première évolution négative pour la première économie mondiale depuis 2022, qui était encore florissante fin 2024.
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Les inscriptions au chômage ont quant à elles reculé par rapport à la semaine précédente et se sont établies en deçà des attentes des économistes, à 236 000. Ces données «restent ancrées à des niveaux assez bas qui ne sont pas associés à une récession, ni même à un ralentissement significatif» de l’économie, soutient dans une note Patrick O’Hare, analyste de Briefing.com. Toutefois, les renouvellements de demande d’allocation chômage sont ressortis au-dessus des attentes, ce qui pourrait «indiquer un certain fléchissement du marché de l’emploi», a-t-il ajouté.
Les marchés financiers, eux, ont réagi avec optimisme à l’annonce par la Maison Blanche jeudi soir d’un possible report de la date butoir du 9 juillet, à partir de laquelle des droits de douane plus élevés sur les importations aux Etats-Unis en provenance de dizaines de pays devraient entrer en vigueur. Le Dow Jones a gagné 0,94 %, l’indice Nasdaq a progressé de 0,97 % et l’indice élargi S & P 500 a avancé de 0,80 %, à quelques points seulement de son record atteint en février. Une barre symbolique franchie ce vendredi après-midi à l’ouverture par le Nasdaq et le S & P 500.