La note est certes salée, mais que représente-t-elle à côté de la collecte sans limite des données personnelles ? Ce lundi, le géant américain Google a passé un accord avec 40 Etats américains, «le plus important jamais conclu autour de la protection des informations personnelles aux Etats-Unis», selon le procureur général du New Jersey. Et l’enveloppe versée par Google est conséquente : 391,5 millions de dollars, soit la somme demandée pour mettre fin aux investigations en cours. Selon la coalition d’Etats qui menait l’enquête, le géant de l’internet basé à Mountain View en Californie enfreignait le droit des consommateurs à la confidentialité en récoltant des données de géolocalisation sans leur autorisation, à des fins de ciblage publicitaire.
«Conformément aux améliorations que nous avons réalisées ces dernières années, nous avons mis fin à cette investigation qui était basée sur des règlements obsolètes, que nous avons changés il y a des années», a indiqué un porte-parole de Google. «Google ne peut pas prétendre donner des outils de contrôle de leurs informations personnelles aux utilisateurs, et ensuite ignorer ces fonctionnalités pour collecter et vendre des données aux annonceurs, contrairement à la demande expresse des internautes», a déclaré Matthew Platkin, le procureur général du New Jersey, cité dans le communiqué. «Quand les plateformes enfreignent le droit des consommateurs au respect de la vie privée, elles les mettent en danger», insiste-t-il.
A lire aussi
Selon les termes de l’accord, Google doit indiquer plus clairement quelles données de géolocalisation sont récoltées, y compris lorsque la fonctionnalité est désactivée sur un service mais pas sur d’autres (moteur de recherche ou bien des applications tels que Google Maps). Contrairement à l’Union européenne, les Etats-Unis ne disposent pas d’une loi fédérale sur la protection des données personnelles.
A de nombreuses reprises, Google, comme ses voisins de la Silicon Valley, a été épinglé sur son modèle économique. Ce dernier consiste à vendre des espaces publicitaires finement ciblées à très grande échelle, et dépend donc des données que le groupe récolte sur les internautes, de leur navigation en ligne à leur utilisation d’applications gratuites. Le 14 septembre 2022, c’est l’Union Européenne qui se payait le géant californien en l’obligeant à verser une amende record. Poursuivi pour avoir abusé de la position dominante de son système d’exploitation Android, Google avait été condamné à une sanction de 4,3 milliards d’euros.