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Aux Etats-Unis, la chute de la présidente de Harvard Claudine Gay fêtée en triomphe par la droite trumpiste

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Démissionnaire seulement six mois après sa nomination historique, la politologue n’aura pas survécu à l’intense campagne réactionnaire l’accusant à la fois de plagiat et d’indifférence à l’antisémitisme.
La présidente de Harvard, Claudine Gay, lors de son audition au Congrès le 5 décembre. (Ken Sedeno/REUTERS)
par Julien Gester, correspondant à New York
publié le 3 janvier 2024 à 8h24

Le poids du «contexte» était devenu insoutenable : acculée par des mois de controverses croisant accusations de plagiat et de complaisance vis-à-vis de l’antisémitisme qui prospèrerait sur son campus depuis le 7 octobre, Claudine Gay a annoncé mardi 2 janvier sa démission de la tête de Harvard. Six mois et deux jours seulement après son entrée dans l’histoire de la prestigieuse université américaine, et peut-être la plus renommée au monde, sa première présidente noire depuis sa fondation en 1636 devient donc aussi la plus brève dépositaire du poste.

«Après avoir consulté les membres [du comité directeur], il est apparu clairement qu’il était dans l’intérêt de Harvard que je démissionne afin que notre communauté puisse traverser cette période de défis exceptionnels en se concentrant sur l’institution plutôt que sur un individu en particulier, a écrit dans une lettre rendue publique cette politologue âgée de 53 ans, née à New York de parents haïtiens. Avant de déplorer : «Il a été douloureux de voir le doute planer sur mes engagements en matière de lutte contre la haine et de rigueur scientifique – deux valeurs fondamentales de mon identité – et effrayant d’être l’objet d’attaques personnelles et de menaces alimentées par des animosités à caractère racial.»

La lettre