Le temps, aux Etats-Unis de Donald Trump, n’est franchement pas à l’entente bipartisane. Mais l’affaissement à l’œuvre de la vie démocratique américaine permet au moins aux responsables républicains et démocrates de se retrouver autour d’un principe de plus en plus partagé : plutôt que de risquer la défaite, autant éviter qu’il y ait match.
Dimanche 3 août, cinquante-six élus démocrates à l’assemblée législative du Texas ont littéralement fui l’Etat pour se réfugier à New York, Boston ou surtout Chicago. Avec l’ambition affichée d’y rester aussi longtemps qu’il faudra, malgré les imprécations, les menaces de poursuites et l’ordre d’arrestation lancés contre eux à Austin par le très droitier gouverneur Greg Abbott. En privant la majorité républicaine du quorum nécessaire à toute opération législative, les élus de l’opposition texane entendent ainsi empêcher le vote d’un soudain redécoupage électoral, destiné, selon les propres mots de Donald Trump, à «récupérer cinq sièges» pour son parti à la Chambre des représentants lors des élections de mi-mandat de l’an prochain.
Sur demande expresse du Président, qui sait que son second mandat tournera saumâtre s’