C’est une histoire de haut-le-cœur en cascades. Le 11 octobre, une étudiante de Harvard reçoit d’une amie la photo d’un camion garé juste en face du portail de l’université, à l’arrière duquel un écran géant affiche alors, à la vue des passants, son visage, son nom et cette mention : «Antisémite». Stupéfaite, la jeune femme raconte au New York Times en avoir alors «vomi» à même le gazon de ce campus américain parmi les plus prestigieux au monde, qui se trouve être aussi depuis deux semaines la chambre d’écho cacophonique de ramifications idéologiques du conflit en cours au Proche-Orient.
Au commencement, il y a une masse d’autres nausées, littérales ou figurées, éprouvées le soir du 7 octobre quand, quelques heures seulement après l’attaque du Hamas, et alors que le décompte des plus de 1 500 victimes, disparus et otages débutait à peine, une trentaine d’associations et clubs étudiants de Harvard avaient cosigné une lettre pointant «le régime israélien entièremen