Lors de la rentrée mardi du 118e Congrès américain, la Chambre des représentants et le Sénat s’apprêtent à accueillir pour la première fois des dizaines de nouveaux élus en leurs seins : des hommes, des femmes, et au moins une œuvre de fiction. Pour les représenter dans le troisième district de l’Etat de New York, traditionnellement plutôt acquis au Parti démocrate, les électeurs ont désigné un républicain novice, George Santos, 34 ans, qui s’était présenté à eux comme une «pleine incarnation du rêve américain». Alors qu’il se révèle surtout depuis une semaine, et un peu plus d’heure en heure, l’emblème d’une forme radicale de cynisme mythomane à mort, et d’un état de la politique américaine ayant rompu, dans le sillage de Trump (dont Santos fut un adepte fervent), toutes amarres avec un semblant d’exigence de vérité ou de relation aux faits.
Le George Santos triomphalement envoyé au Capitole par ses concitoyens s’était présenté comme le fils d’immigrés brésiliens, parvenu depuis ses origines modestes et des diplômes glanés dans les universités new-yorkaises (NYU et Baruch College) à des postes de haut rang chez des géants de