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Libération
Divided States of America (2/7)

Aux Etats-Unis, les entreprises plongées dans la spirale de la polarisation politique

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Midterms: Élections américaines de mi-mandat 2022dossier
Croisade anti-woke, défense de l’IVG ou de la démocratie: les entreprises américaines, dont les millions gangrènent depuis des années la vie politique, n’échappent plus à la guerre culturelle qui mine le pays.
Le 24 juin, des manifestantes revendiquent à Miami en Floride, un Etat très conservateur, leur opposition à la révocation du droit à l'avortement par la Cour suprême. (Chandan Khanna/AFP)
par Philippe Coste, Correspondance à New York
publié le 1er octobre 2022 à 20h57

Le petit Mickey n’est pas le seul à se faire tirer les oreilles dans cette vilaine guerre des cultures. Pour avoir critiqué les nouvelles lois prohibant la mention de l’homosexualité dans les écoles de Floride, Disney, toujours premier employeur de cet Etat dirigé par un gouverneur émule de Donald Trump, le sémillant Ron DeSantis, peut dire adieu à des myriades d’avantages fiscaux locaux et même à son statut unique de gérant des municipalités entourant Disneyworld, abrogé par les autorités locales. Mais il n’est pas le seul à payer le prix fort pour l’expression de sa responsabilité citoyenne.

Citigroup, le géant bancaire, Goldman Sachs, Microsoft, Uber et Lyft, endurent les pires sévices réglementaires, en Floride, au Texas et même en Virginie, entre autres, parce qu’ils ont promis d’inclure dans les frais couverts par les assurances médicales d’entreprise les éventuels voyages de leurs salariées hors des Etats les plus antiavortements, si ces dernières requéraient une IVG. Emettre une réserve sur les nouvelles lois texanes imposant aux familles d’enfants transsexuels des enquêtes pour soupçons d’abus sur mineurs, revient à une déclaration de guerre au g