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Désamour

Aux Etats-Unis, les snacks ont moins la cote

Les Américains réduisent leurs dépenses en junk food. En cause notamment, des années de hausses des prix de la part des fabricants et les traitements anti-obésité, qui se retrouvent au pied du mur, relate le «Financial Times» ce dimanche 6 juillet.
Les snacks sucrés sont les plus touchés, avec des ventes unitaires de friandises en baisse de 6,1 %. (Chris Ratcliffe/Bloomberg. Getty Images)
publié le 6 juillet 2025 à 15h09

Les Américains grignotent moins, et ça inquiète les grosses boîtes de la junk food. Biscuits, barres chocolatées et autres chips en tous genres font partie des collations délaissées ces derniers mois par les Américains dans les supérettes, rapporte ce dimanche 6 juillet le Financial Times (FT).

Les snacks sucrés sont les plus touchés, avec des ventes unitaires de friandises en baisse de 6,1 % outre-Atlantique, tandis que celles de snacks salés a diminué de 1,2 % au cours de l’année écoulée, avance le quotidien économique et financier britannique, qui s’appuie sur des données de paiement collectées par le cabinet NielsenIQ.

Le FT a épluché des études d’où il ressort plusieurs explications au phénomène. D’abord, les consommateurs américains limitent leurs dépenses. Avec des budgets toujours plus resserrés, les consommateurs cuisinent davantage eux-mêmes, ou ont plutôt tendance à mettre leur argent dans une collation qu’ils perçoivent comme plus saine. A contrario des ventes de snacks riches en sel et en sucre, les alternatives plus saines, notamment les barres nutritionnelles et les yaourts, sont ainsi en hausse.

Un effet Ozempic ?

Plusieurs observateurs cités par le quotidien émettent aussi l’idée que les nouveaux traitements anti-obésité bouleversent les habitudes alimentaires des consommateurs. Ces médicaments, qui comprennent notamment le sémaglutide (Ozempic /Wegovy) de Novo Nordisk et le tirzépatide (Mounjaro) d’Eli Lilly, peuvent profondément changer le rapport des patients à leur alimentation, en réduisant leur appétit via une amélioration de leur capacité à être rassasiés.

Une baisse de la consommation qui pose bien des maux de tête aux grands groupes alimentaires du secteur, tels que PepsiCo, General Mills, JM Smucker ou encore Campbell’s. Le phénomène leur revient comme un boomerang, après des années de hausses de prix.

Cette tendance remet en question les paris faits ces dernières années lorsque bon nombre de ces mastodontes ont multiplié les acquisitions de marques de snacks, parfois pour plusieurs milliards de dollars, afin de stimuler leur croissance, en pensant que les consommateurs allaient garder leurs habitudes. Tel Kellogg’s, qui a par exemple créé et mis en Bourse en 2023 l’entreprise Kellanova avec la vision ambitieuse de devenir un géant mondial du snacking.

Les fabricants de snacks sont également confrontés à une concurrence plus féroce de la part des restaurants de restauration rapide, dont beaucoup ont commencé à proposer des formules repas à 5 dollars. De quoi les inciter à réfléchir à d’autres alternatives. Par exemple en proposant des formats plus petits pour attirer le client précaire ou en introduisant de nouvelles saveurs pour tenter de relancer les ventes.