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Acharnement

Aux Etats-Unis, l’étudiant pro-palestinien Mahmoud Khalil visé par un ordre d’expulsion

Une juge a demandé que le leader du mouvement pro-Gaza à l’université de Columbia, d’origine palestinienne et né en Syrie, quitte le territoire américain au motif d’un problème de demande de titre de séjour. Il peut encore faire appel.

Mahmoud Khalil le 16 août 2025 à New York. (Selcuk Acar/Anadolu. AFP)
Publié le 18/09/2025 à 10h42

La répression visant Mahmoud Khalil se poursuit. Une juge américaine a ordonné l’expulsion du militant pro-palestinien, selon un arrêt rendu public mercredi 17 septembre au soir. En raison d’une irrégularité dans sa demande de titre de séjour, le leader du mouvement de contestation pour la défense de la Palestine l’an dernier à l’université Columbia, à New York, devra «être expulsé des Etats-Unis vers l’Algérie, ou à défaut vers la Syrie», a statué une juge de Louisiane, Jamee Comans, dans un arrêt prononcé le 12 septembre. Cette décision est susceptible d’appel.

Né en Syrie de parents palestiniens et titulaire d’une carte de résident américain, Mahmoud Khalil avait été arrêté le 8 mars à New York par la police fédérale des frontières (ICE) et incarcéré en Louisiane pendant plus d’une centaine de jours. Libéré le 21 juin, il faisait l’objet d’une procédure d’expulsion toujours en cours. L’étudiant avait réclamé 20 millions de dollars à l’administration Trump pour le dédommager d’une incarcération jugée selon lui «politique».

Devenu le symbole de la volonté du président américain Donald Trump de museler le mouvement de soutien à la Palestine sur les campus, le militant a été accusé par la Maison Blanche d’être un «soutien du Hamas».

«Mesures de rétorsion»

Récemment diplômé de Columbia et marié à une dentiste née au Michigan, qui a donné naissance à leur fils alors qu’il était en détention, Mahmoud Khalil dispose d’une carte verte de résident permanent.

Dans son arrêt, la juge estime que les irrégularités reprochées à Mahmoud Khalil dans sa demande de titre de séjour ne relevaient pas d’un oubli provenant d’une personne «mal informée ou insuffisamment éduquée», mais d’une démarche visant à «présenter délibérément de manière inexacte des faits».

Dans une déclaration à l’Union américaine pour les libertés civiles (Aclu), Mahmoud Khalil a réagi à son ordre d’expulsion en estimant qu’«il n’est pas surprenant que l’administration Trump continue d’adopter des mesures de rétorsion à mon encontre parce que j’exerce ma liberté d’expression».