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Libération
Guerre Hamas-Israël

Aux Etats-Unis, un militaire meurt après s’être immolé devant l’ambassade d’Israël à Washington

Aaron Bushnell, militaire américain de 25 ans s’est immolé dimanche 25 février devant l’ambassade d’Israël à Washington pour protester contre l’offensive israélienne à Gaza. Il a succombé à ses blessures quelques heures plus tard.
Lors d'un hommage à Aaron Bushnell, le 25 février à Washington. (Allison Bailey/Reuters)
publié le 27 février 2024 à 19h08

Sa dernière volonté aura été de «libérer la Palestine». Aaron Bushnell, 25 ans, s’est immolé dimanche 25 février devant l’ambassade d’Israël à Washington. L’acte filmé en direct, au cours duquel il s’est présenté comme un «membre actif de forces aériennes américaines», visait à protester contre la mort des civils palestiniens à Gaza dans la réponse militaire de Tsahal au massacre du Hamas, le 7 octobre. L’intervention rapide des pompiers n’a pas suffi à le sauver. Il est mort lundi 26 février des suites de ses blessures selon un porte-parole de l’armée de l’air américaine, avant de confirmer que le jeune homme servait bien dans ce corps d’armée depuis 2020. Il occupait le poste de spécialiste des opérations de cyberdéfense à San Antonio au Texas.

«Mon acte n’est pas extrême du tout»

Peu avant 13 heures, dimanche, le jeune américain lance une vidéo en direct sur la plateforme Twitch : vêtu d’un uniforme militaire, le visage juvénile et le ton déterminé, il explique qu’il met fin à ses jours pour ne plus être «complice d’un génocide». Il annonce aux internautes qui l’observent qu’il s’apprête à faire «un acte de protestation extrême» : «Comparé à ce que subissent les Palestiniens aux mains des colonisateurs, mon acte n’est pas extrême du tout.» Arrivé devant l’entrée du bâtiment, il effectue sa chorégraphie calmement : pose son téléphone, s’asperge d’essence, met sa casquette, allume son briquet et enflamme son pantalon. Avant de s’effondrer au sol, il crie trois fois, dans la douleur : «Libérez la Palestine.» Pendant près d’une minute, Aaron Bushnell se consume. Dans la vidéo, deux policiers s’approchent, l’un d’eux pointe son arme sur lui pendant que le second crie : «Je n’ai pas besoin d’armes mais d’un extincteur !»

D’après le New York Post, le jeune homme aurait partagé le lien de sa vidéo dans un post Facebook qui résume sa pensée : «Beaucoup d’entre nous aimons nous demander : Qu’est-ce que j’aurais fait si j’avais vécu pendant l’esclavage ? Ou les lois de Jim Crow dans le Sud ? Ou pendant l’apartheid ? Qu’est-ce que je ferais si mon pays était en train de commettre un génocide ?” La réponse, c’est que c’est déjà le cas. En ce moment même.» Les autorités ont expliqué ce lundi que les services de renseignement et le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et explosifs étaient toujours en train de travailler avec la police municipale de Washington pour enquêter sur cet épisode et les motivations précises de l’immolation du militaire.

Hommage

La mort du jeune homme arrive dans un contexte où la grogne contre le soutien des Etats-Unis à Israël s’intensifie. Alors que les appels internationaux pour un cessez-le-feu se font de plus en plus nombreux, l’ambassade d’Israël à Washington est devenue un lieu symbolique devant lequel protester pour les militants. Lundi soir, quelques dizaines de manifestants se sont rassemblées devant l’ambassade d’Israël à Washington pour rendre hommage à Aaron Bushnell. L’immolation du jeune militaire fait écho avec un acte similaire arrivé fin 2023. Le 1er décembre, une personne s’était immolée devant le consulat israélien à Atlanta en Géorgie dans le sud des Etats-Unis pour protester contre l’offensive israélienne qui, d’après le ministère de la Santé gazaoui, a fait près de 30 000 morts.