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Etats-Unis

Avec Donald Trump, la transphobie au plus haut sommet de l’Etat

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Depuis son retour à la Maison Blanche, le républicain accumule les décrets contre les personnes transgenres, affectant les prisons, l’armée ou les agences fédérales. Des mesures laissant présager l’aggravation des discriminations.
Donald Trump à la Maison Blanche le 2 février. (Nathan Howard/Reuters)
par Julien Gester, correspondant à New York
publié le 3 février 2025 à 21h25

Des détenues trans transférées dans des prisons pour hommes, des militaires bannis de l’armée, des adolescents en transition auxquels sont refusés leurs traitements, la mention «X» supprimée des passeports. En deux semaines, Donald Trump et sa nouvelle administration ont pris une série de mesures à effet immédiat et dévastateur à l’encontre de la minorité trans (0,6 % de la population soit environ 2 millions d’Américains).

Le 19 janvier, à la veille de son investiture, le président élu retrouvait pour la première fois des milliers de ses partisans massés dans une arène de Washington pour un «meeting de la victoire». Son discours triomphal fut scandé par la diffusion de deux montages vidéo censés illustrer la rupture historique à l’aube de laquelle se trouverait alors son Amérique. L’un consacré à «l’invasion» migratoire auquel le pays aurait été soumis par son prédécesseur Biden. L’autre alternant images de personnes trans en uniforme censées figurer une décadence bouffonne des institutions militaires sous la garde de Joe Biden et extraits du film Full Metal Jacket, en guise d’illustration de la grandeur virile de l’armée américaine d’«avant». Et la foule de rugir en guise de validation.

Infraction aux droits constitutionnels

Cette stigmatisation grossière s’inscrit dans la lignée d’un cycle électoral qui aura vu les républic