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Arrestation

Avec «Otoniel», la police colombienne a arrêté bien plus qu’un baron de la drogue

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Le narcotrafiquant Dairo Antonio Úsuga, dont l’interpellation samedi a été comparée par le président colombien à la fin de Pablo Escobar, est accusé de multiples meurtres et crimes contre l’humanité. Les Etats-Unis réclament son extradition.
Dairo Antonio Úsuga, alias «Otoniel», arrive à Bogota après son arrestation, samedi. (Colombia Police Press Office /AP)
publié le 24 octobre 2021 à 19h54

Le président colombien Iván Duque affirme que c’est le «narcotrafiquant le plus craint du monde». Mais quelles seront les conséquences de l’arrestation en grande pompe du chef du Clan del Golfo, réputé être le plus grand exportateur de cocaïne de Colombie ? Dairo Antonio Úsuga, alias «Otoniel», sera-t-il extradé aux Etats-Unis qui le réclament et qui avaient mis sa tête à prix 5 millions de dollars ? Ou révèlera-t-il ses secrets devant la justice colombienne ? Car au vu de son parcours dans différentes organisations armées colombiennes au cours de ces trente dernières années, l’homme en a certainement très long à dire sur l’histoire des groupes paramilitaires et mafieux en Colombie, leurs liens avec la classe politique et le processus d’appropriation des terres auxquels ils ont pu contribuer. En 2017, Otoniel avait d’ailleurs annoncé vouloir négocier avec les autorités.

L’homme a été capturé, seul, samedi vers 15 heures, dans le nord de la Colombie, grâce à une opération qui a mobilisé selon les autorités plus de 500 policiers et militaires ainsi que des agents de renseignements britanniques et américains qui ont utilisé des images satellites très précises. Un policier a été tué lors de l’interpellation, à laquelle ont aussi participé 22 hélicoptères. Depuis des années, Otoniel, 50 ans, réussissait à échapper aux autorités grâce à un ré