C’est pour le moment le plus gros incendie de l’année en Californie, au-delà en termes de superficie à la catastrophe de Los Angeles en janvier. Plus de 300 pompiers luttent depuis mercredi contre les flammes dans l’Etat le plus peuplé des Etats-Unis, qui redoute un été particulièrement dangereux au moment où Donald Trump coupe dans les agences fédérales chargées de lutter contre les catastrophes climatiques.
Le «Madre Fire» s’est déclaré dans le comté de San Luis Obispo, une région rurale du centre de l’Etat. Environ 200 personnes sont sous le coup d’ordres d’évacuation et quelques dizaines de bâtiments sont menacés par les flammes. Mais plus que les dégâts potentiels, c’est la vitesse de propagation de cet incendie qui impressionne : en vingt-quatre heures, il a ravagé près de 213 km², selon le dernier bulletin de l’agence CalFire. Les images du système d’alerte de Californie montrent d’épaisses colonnes de fumée noire surplombant les collines de cette région vallonnée. «L’Etat sera toujours présent pour protéger toutes les communautés, quel que soit le lieu où un incendie se déclare», a déclaré sur X le bureau du gouverneur de Californie, Gavin Newsom, en annonçant l’envoi de renforts.
«Une chaleur encore plus intense et généralisée à la fin de l’été»
Cet incendie survient après plusieurs autres feux déclenchés ces derniers jours, qui ont provoqué des évacuations à l’est de Los Angeles. L’Etat est encore traumatisé par les incendies qui ont ravagé la mégapole et tué 30 personnes en janvier. L’hiver et le printemps ont été anormalement secs dans le sud de la Californie : la végétation est déjà asséchée comme si c’était le milieu de l’été, remarquait récemment Daniel Swain, spécialiste des événements extrêmes à UCLA. «Compte tenu des prévisions annonçant une chaleur encore plus intense et généralisée à la fin de l’été, ce mois ou ces deux mois d’avance sur le degré de sécheresse de la végétation auront une forte incidence sur les conditions de combustion plus tard dans la saison», a-t-il écrit dans un post de blog.
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Ce risque accru intervient au moment où Donald Trump met en œuvre d’importantes coupes budgétaires et des licenciements à l’Agence des forêts, à l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique et à la Fema, l’agence fédérale de gestion des désastres. Mercredi, le démocrate Gavin Newsom, possible présidentiable de la gauche américaine pour 2028, a accusé le président républicain de ne pas financer suffisamment d’opérations de débroussaillage et de feux contrôlés pour prévenir les incendies. «Nous avons besoin d’un engagement équivalent en termes de ressources, pas de beaux discours», a-t-il taclé, rappelant que «57 % des terres de cet Etat sont sous la juridiction du gouvernement fédéral».