Le choc. Wall Street était remonté ces derniers jours, misant moins sur la modération de Donald Trump dans l’annonce imminente de nouveaux droits de douane que sur une simple «clarification» de son programme de réforme des échanges mondiaux, après des semaines d’incertitudes et de revirement. Depuis mercredi soir, les Bourses s’effondrent, comme le moral des économistes devant l’énormité des hausses «réciproques» de taxes à l’importation infligées par le Président, sur un ton badin et guilleret, à 60 pays dont ses plus fidèles alliés, en réponse, dit-il, «à l’arnaque qu’ils ont trop longtemps fait subir à notre pays».
Les chiffres et la liste des «pires contrevenants» sanctionnés, présentés sur un tableau à demi caché par le pupitre du «Rose Garden» de la Maison Blanche, traduisent avant tout un véritable massacre du système d’échanges internationaux en place depuis l’après-guerre. Si Trump annonce une hausse générale de 10 % des tarifs sur les produits en provenance du monde entier, ce minimum ne concerne qu’une poignée de pays comme le Royaume-Uni, Singapour, le Brésil ou la Colombie. La majorité de ces droits de douane atteint des sommets inédits et inimaginables depuis le XXe siècle et les délires protectionnistes des années