La troupe Maga s’étrangle. Le choix de Bad Bunny par la Ligue de football américain (NFL) pour assurer la performance musicale à la mi-temps du prochain Super Bowl, le 8 février, ne passe pas du côté des trumpistes.
Le chanteur portoricain de 31 ans, qui avait donné en 2024 son soutien à la démocrate Kamala Harris lors de la dernière présidentielle, subit un tombereau de critiques sur les réseaux sociaux de la part des influenceurs du mouvement républicain. Sebastian Gorka, conseiller à la sécurité nationale du président américain, y est même allé de son commentaire sur X : «La NFL ne comprend donc rien à rien ?»
Politiquement opposés
Star du rap latino et du reggaeton, Bad Bunny a pris position à plusieurs reprises au sujet des politiques anti-immigration de l’administration Trump. Cette année, il a même annoncé renoncer à se produire sur le territoire états-unien pendant sa tournée mondiale en raison du risque de descentes de la police de l’immigration (ICE) à la sortie de ses concerts.
Originaire de Porto Rico, île rattachée au territoire des Etats-Unis, Bad Bunny vient d’y terminer une série de concerts qui a attiré plus d’un demi-million de spectateurs. Il y a chanté son dernier album, DeBÍ TiRAR MáS FOToS («j’aurais dû faire plus de photos»), qui lui est dédié.
L’artiste est devenu un emblème de la défiance locale face à l’administration Trump, notamment alimentée par des propos haineux lors de la campagne présidentielle 2024. En introduction d’un meeting du candidat Trump, un chauffeur de salles avait ainsi qualifié le territoire portoricain de «floating island of garbage» («île flottante de déchets»).
Tout autant engagé pour les droits des personnes LGBTQ + et contre la transphobie, Bad Bunny est déjà apparu en drag dans l’un de ses clips. Certains du camp Trump sont allés jusqu’à le qualifier d’artiste «démoniaque», lui reprochant de brouiller les frontières entre les genres.
Analyse
Les Maga avaient également trouvé à redire lors de l’édition 2025 du Super Bowl. Le chanteur de hip-hop Kendrick Lamar avait assuré le show musical de la mi-temps, et ses messages politiques sur la place des Afro-Américains et de la culture rap avaient déjà fait grincer des dents républicaines.