La voix se voulait pleine d’une fermeté souveraine : «Je suis venu ici aujourd’hui pour faire ce que les républicains se refusent à faire au Congrès. Prendre les mesures nécessaires pour sécuriser notre frontière», a déclaré Joe Biden mardi 4 juin, entouré d’un parterre d’élus démocrates dans l’East Room de la Maison Blanche. A cinq mois tout juste d’un scrutin dont il espère sortir réélu, Biden entend ainsi régler son compte à la vulnérabilité la plus à vif de son mandat : la politique frontalière, point de cristallisation d’un «système migratoire cassé depuis des décennies». Après des semaines de spéculations, le Président a donc officialisé un décret exécutif censé l’autoriser à «suspendre l’entrée de non-citoyens qui traversent la frontière sud pour pénétrer aux Etats-Unis illicitement» dès lors qu’un seuil moyen de 2 500 interceptions quotidiennes serait franchi.
Un plafond fixé afin d’empêcher que ne soient débordées les forces engagées à la frontière dans l’interception, l’enregistrement et l’éventuelle expulsion des candidats à l’exil américain. Concrètement, cette nouvelle règle s’appliquera presque aussitôt prononcée, dès le soir même à minuit : si le nombre d’arrivées de demandeurs d’asile est en chute très significative ces derniers mois par rapport à l’an passé, il s’élevait encore à près de 4 300 entrées quotidiennes enregistrées en avril. Les restrictions seraient en revanche levées dès lors que le volume de passages serait retombé sous 1 5