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Biden veut enfin gracier d’anciens militaires condamnés pour homosexualité dans le passé

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Ce mercredi 26 juin, le président des Etats-Unis a affirmé sa volonté de «redresser un tort historique» en graciant les anciens militaires condamnés sur la base d’un article du code de justice militaire réprimant l’homosexualité dans l’armée américaine. Pendant des décennies, les personnes LGBT + étaient purement et simplement exclues de l’armée aux Etats-Unis.
Joe Biden à la Maison Blanche à Washington, le 18 juin. (Anna Rose Layden/REUTERS)
publié le 26 juin 2024 à 11h53

«Redresser un tort historique». Joe Biden a enfin annoncé ce mercredi 26 juin vouloir ouvrir la possibilité d’une grâce pour les anciens militaires condamnés sur la base d’un article du code de justice militaire qui a réprimé l’homosexualité dans l’armée américaine pendant des décennies. Des milliers de personnes pourraient y être éligibles, selon une haute responsable américaine.

Les anciens militaires concernés devront faire la démarche de demander cette grâce présidentielle, qui ne sera pas automatique. Au-delà de l’aspect symbolique, ces personnes pourront faire modifier leurs documents militaires et rétablir ainsi le droit à certaines prestations dont elles ont été privées.

Des militaires contraints de garder le silence

La décision de Joe Biden concerne spécifiquement l’article 125 du code de justice militaire, datant de 1951 et que le Congrès a rendu obsolète en 2013. Ce texte faisait de la sodomie entre adultes consentants un crime passible de la cour martiale. «Malgré leur courage et leur sacrifice, des milliers de militaires LGBT + ont été exclus de l’armée à cause de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre, a dénoncé le président américain dans un communiqué. Certains de ces patriotes ont été envoyés devant des cours martiales et ont porté le fardeau de cette lourde injustice pendant des décennies.»

Pendant des décennies, les personnes LGBT + étaient purement et simplement exclues de l’armée aux Etats-Unis jusqu’en 1994, date à laquelle la règle du «Don’t Ask, don’t tell» («Ne rien demander, ne rien dire») est entrée en vigueur. Cette règle, levée en 2011, obligeait les personnes LGBT + à garder le silence sur leurs orientations sexuelles si elles voulaient rester dans l’armée. En 2023, le ministère de la Défense a lancé une initiative visant à identifier les anciens militaires renvoyés de l’armée en vertu de cette règle «Don’t ask, don’t tell» et qui ont pour cette raison subie des préjudices financiers ou rencontré des obstacles dans la quête d’un emploi.