C’est l’histoire de quelques touristes un peu casse-cou qui auront passé cinq mois dans les geôles d’un pouvoir autocratique. Au pire moment possible. Le quotidien américain New York Times a retrouvé trois des six Américains libérés fin janvier par le Venezuela, à la faveur d’une visite aussi improbable qu’inattendue de l’envoyé spécial de Donald Trump, Richard Grenell. Cinq mois entre quatre murs de béton dans une prison de haute sécurité très redoutée de Caracas, Rodeo 1, où ils disent avoir subi une «torture psychologique», des coups, et une diète qui les a fait terriblement maigrir. L’un d’eux dit même avoir fomenté une révolte avec ses camarades d’infortune vénézuéliens.
Sans le savoir, ces hommes ont été les victimes d’une sombre et nouvelle diplomatie des otages orchestrée par Caracas. Depuis cet été, et la réélection contestée de Nicolás Maduro comme président du Venezuela, l’ex-chauffeur de bus – qui n’a jamais apporté les preuves de sa victoire, revendiquée par son opposant désormais exilé – multiplie les arrestations d’étrangers. Certains sont accusés de «terrorisme», de «complot» contre sa personne, d’autres disparaissent totale