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Corruption

«Bonne chance» : Trump libère George Santos, un ex-élu républicain mythomane condamné pour fraude financière

Rendu célèbre pour ses mensonges, le trentenaire, fervent trumpiste, purgeait une peine de sept ans de prison pour avoir détourné les identités et données financières de ses donateurs.

George Santos en novembre 2023 à Washington. (Jim Watson/AFP)
Publié le 18/10/2025 à 10h16

Volontiers implacable avec ses adversaires politiques et ses contempteurs, Donald Trump n’a pas les mêmes rigueurs avec ses plus fervents soutiens. L’ex-élu républicain au Congrès George Santos est ainsi sorti de prison ce vendredi, a annoncé son avocat, quelques heures après que sa peine pour délits financiers a été commuée par Donald Trump.

Dans une publication sur son réseau Truth Social, le président américain a commenté l’affaire. George Santos, dit-il, «a passé de longues périodes à l’isolement et [que] selon tous les témoignages il a été traité de façon épouvantable. C’est pourquoi je viens de signer une commutation de peine libérant George Santos de prison IMMEDIATEMENT. Bonne chance George, je vous souhaite une belle vie !»

«Il y a beaucoup de voyous dans notre pays»

Tout en indulgence, le président a apporté une justification à sa décision. Certes, dit-il, «George Santos était en quelque sorte un “voyou, mais il y a beaucoup de voyous dans notre pays qui ne sont pas contraints de purger sept ans de prison».

Accusé de s’être servi illégalement des identités et données financières personnelles de donateurs à sa campagne pour leur subtiliser des fonds, l’ancien député de 37 ans avait plaidé coupable et été condamné au mois d’avril. Il avait commencé à purger sa peine en juillet. Il a quitté l’établissement pénitentiaire du New Jersey où il était incarcéré et est «en route pour chez lui», a déclaré vendredi soir à l’AFP son avocat Joseph Murray.

Avant d’être rattrapé par la justice, George Santos était devenu tristement célèbre quand le New York Times avait révélé une série de mensonges dans son CV et ses messages de campagne, peu après son élection à la Chambre des représentants en 2022 comme élu de l’Etat de New York. Il s’était notamment présenté comme le fils d’immigrés brésiliens, parvenu depuis ses origines modestes et des diplômes glanés dans les universités new-yorkaises (NYU et Baruch College) à des postes de haut rang chez des géants de la finance tels que Goldman Sachs et Citigroup.

Plus tard, un rapport de la commission d’éthique de la Chambre l’avait accusé d’avoir «gravement discrédité» l’institution en détournant l’argent de donateurs pour des achats de luxe, des dépenses dans un casino, des traitements cosmétiques ou des payements en ligne. Une succession de casseroles qui lui avaient valu d’être exclu de la Chambre des représentants en décembre 2023, au terme d’un vote qui avait réuni élus républicains comme démocrates.