Un silence assourdissant. Plus de vingt-quatre heures après sa défaite, Jair Bolsonaro ne s’est toujours pas prononcé ni n’a félicité son adversaire, Lula da Silva, pour sa victoire. Du jamais-vu depuis le retour au suffrage universel, en 1989, quatre ans après la fin de la dictature militaire (1964-1985). Mais nul ne s’attendait à un comportement normal de la part d’un président qui menace depuis déjà longtemps de ne pas reconnaître le verdict des urnes s’il devait lui être défavorable.
Dimanche 30 octobre, peu après la proclamation du résultat, vers 20 heures (heure locale), le chef de l’Etat sortant s’est retranché dans l’Alvorada, sa résidence officielle, ne répondant même pas aux appels téléphoniques de ses ministres. Lundi encore, les lumières de l’élégant palais curviligne dessiné par Oscar Niemeyer se sont éteintes bien trop tôt pour un président insomniaque. «Jair Bolsonaro se comporte comme un enfant qui court bouder à la maison après avoir perdu la partie», compare un éditorialiste de la Folha de São Paulo, premier quotidien brésilien. «Nous avons affaire à un gamin», renchérit, sous couvert d’anonymat, un juge de la Cour suprême du Brésil.
Documents confidentiels
Ce silence prolongé