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Analyse

Brésil : avec l’assaut des lieux de pouvoir, «le bolsonarisme s’est tiré une balle dans le pied»

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Élection présidentielle brésilienne 2022dossier
Dimanche, des partisans de l’ex-président d’extrême droite ont momentanément pris le contrôle du Congrès, de la Cour suprême et du Palais présidentiel. Une semaine après l’investiture de Lula, la crainte d’un putsch reste vivace.
Des soutiens de Jair Bolsonaro se sont introduits dimanche dans trois lieux de pouvoir brésiliens, qu'ils ont vandalisé. (George Marques/REUTERS)
par Chantal Rayes, correspondante à São Paulo
publié le 9 janvier 2023 à 7h23

Un tableau de maître lacéré. Des vases chinois renversés. Des fauteuils éventrés. Des vitres – il y en a partout, sur les édifices publics de Brasília – brisées. Des bureaux entiers saccagés. Nous sommes au sein même du palais présidentiel du Planalto, vandalisé, dimanche, une semaine jour pour jour après l’investiture de Lula da Silva, par des émeutiers qui refusent toujours d’accepter la défaite de leur champion, le désormais ex-président Jair Bolsonaro.

Alors que la démocratie brésilienne semblait avoir remporté sa «bataille de Stalingrad», le tant redouté remake tropical de l’assaut du Capitole, donné le 6 janvier 2021 à Washington par des partisans de Donald Trump, a finalement bien eu lieu. Mais là, ce sont les trois pouvoirs, et non pas un seul comme ce fut le cas pour le siège du Congrès américain, qui ont été pris d’assaut. Au Brésil en revanche, il n’y a pas eu de victime. «Cassez tout ! Cassez tout !» hurle un homme sur une vidéo publiée s