Depuis quelques années, un mot suranné revient dans le vocabulaire médiatique. Magnicide. Le terme désigne, à l’origine, l’assassinat d’un monarque, puis de toute personnalité de premier plan : la mort des Américains John F. Kennedy (1963) et Martin Luther King (1968), de l’Egyptien Anouar el-Sadate (1981), du Norvégien Olof Palme (1986), de l’Israélien Yitzhak Rabin (1995), de l’Haïtien Jovenel Moïse (2021) ou du Japonais Shinzo Abe (2022) sont des magnicides. Alors que les sociétés occidentales semblaient avoir dépassé le stade de la violence politique, celle-ci revient en force, ces dernières années, à l’ère des réseaux sociaux omniprésents. Les pays pauvres, les Etats instables ou sans longue expérience démocratique ne sont plus les seuls concernés. Et même quand la cible de l’attentat a la vie sauve, l’effroi et l’onde de choc provoqués ont, bien souvent, un impact politique. Le Brésil en 2018, l’Equateur en 2023 et la Slovaquie en mai en sont trois exemples.
Au Brésil, Bolsonaro, blessé par des coups de couteau, remporte la présidentielle
Le 6 septembre 2018, Jair Bolsonaro est en campagne pour l’élection présidentielle qui se tiendra un mois plus tard. L’ancien militaire d’extrême droite a le vent en poupe : les sondages avant le premier tour le placent en deuxième position, avec plus de 20 % des intentions de vote, derrière le Parti des travailleurs (PT, gauche) qui tente d’imposer la candidature de Lula, m