Toute la nuit du samedi 4 mai, Herbert Poersch, habitant de Canoas, ville du Rio Grande do Sul, fut tourmenté par des pleurs d’enfants s’échappant des toits des maisons, dernier refuge d’une population piégée par les inondations qui frappent depuis plus d’une semaine cet Etat méridional du Brésil. «Je ne veux pas mourir», les entend sangloter ce père de famille, qui a lui-même trouvé refuge sur le toit de son domicile, avec sa femme et ses deux garçons. Et lorsque surgit un intrépide gaucho (nom donné aux habitants de la région), qui a enfourché son jet-ski pour prêter main-forte aux secours débordés, «il a fallu décider lequel de nos enfants sauver en premier», raconte, encore atterré, Herbert Poersch au média en ligne UOL, puisque le bolide aquatique ne comporte qu’une seule place passager.
Entre le 29 avril et le 4 mai, les pluies torrentielles qui se sont abattues sur ce prospère Etat brésilien de 11,3 millions d’habitants, frontalier de l’Argentine et de l’Uruguay, représentaient déjà la moitié du volume des précipitations attendues pour toute l’année. Mardi,