Qu’est ce qui sépare le Lula qui triomphait en 2002, devenant le premier président de gauche du Brésil depuis le retour de la démocratie, et celui qui vient de chasser du pouvoir Jair Bolsonaro ? Pourra-t-il utiliser les formules qui avaient fait de lui, d’après Barack Obama, «l’homme politique le plus populaire de la planète» ? Auteur d’un livre passionnant (1), le chercheur Frédéric Louault, professeur à l’université libre de Bruxelles, répond à nos questions.
Doit-on s’attendre à une politique moins à gauche de Lula, dont le vice-président, Geraldo Alckmin, est un représentant du centre droit ?
Lula a choisi Alckmin comme colistier pour contourner le rejet dont son parti faisait l’objet. Alckmin de son côté a quitté le PSDB, formation éloignée de Lula, pour rejoindre le Parti socialiste (PSB). Cette entente s’inscrit dans l’alliance large que Lula est parvenu à réunir, et qui englobe le centre et une partie de la droite. Elle va probablement peser sur sa gouvernabilité. Mais n’oublions pas que Lula avait noué le même type de pacte dès 2003, en choisissant comme vice-président un homme de dr